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Une ouverture née d'un combat politique

En 1997, les frères Jean Pierre et Jacques Vivante, fondateurs du groupe Vortex dans les années 1970, interrompent leur activité industrielle d’imEn 1997, les frères Jean Pierre et Jacques Vivante, fondateurs du groupe Vortex, actif dans les années 1970, interrompent leur activité industrielle d’imprimeurs pour renouer avec la musique, leur passion de toujours. Soutenus par une équipe d’amis mélomanes, ils se lancent dans la création d’un lieu aux Lilas, spécialisé dans la diffusion et l’enregistrement des musiques amplifiées.

Informé de cette démarche, le Maire de l’époque leur barre la route et décide d’empêcher coûte que coûte l’ouverture du Triton, pourtant déjà en construction…

Contraints au combat, la résistance se met en place et « l’affaire Triton » rallie rapidement à sa cause les forces politiques progressives ainsi que les forces associatives et culturelles de la ville. C’est alors que le nom du « Triton » s’impose tout naturellement. Ce terme renvoyant en musique à un intervalle de trois tons, dissonant, jugé maléfique et proscrit à l’époque de l’Inquisition, était tout indiqué puisqu’en quelques semaines, le Triton était en effet devenu le « Diable dans la cité ».

En novembre 2000, après 3 ans de lutte citoyenne et juridique et une année d’exercice clandestine, le Triton obtient enfin l’arrêté municipal d’ouverture et démarre officiellement son activité !


Une philosophie générale pour le lieu

Anciens musiciens, les frères Vivante créent le Triton avec un regard différent de celui de simples « producteurs » et c’est fort de leur expérience qu’ils s’adonnent à la mise en œuvre de leur utopie. L’idée est de fonder un lieu authentique, à échelle et visage humains, qui offre aux musiciens le temps et l’espace pour créer, jouer et enregistrer leur musique ; un lieu inscrit dans le présent et tourné vers l’avenir. Pour se faire, en plus d’une salle de concerts d’une jauge de 180 personnes, le Triton s’équipe d’un studio d’enregistrement, d’un studio de répétition, développe un label de production phonographique et inaugure un restaurant associatif servant également de galerie d’exposition. Cette volonté d’appartenir à son temps, de répondre aux réalités contemporaines et de promouvoir avec exigence « l’art présent », incarne le dessein même du Triton. Ainsi, la ligne éditoriale s’articule autour des « musiques présentes », concept renvoyant aux musiques destinées à être jouées en live (jazz, musique improvisée, musiques progressives). Au service de cette programmation, la géométrie et l’acoustique du Triton ont été étudié de manière à permettre l’interaction entre l’artiste et le public. Loin d’être passif, l’auditeur, par sa présence, sa proximité à la scène et son écoute, contribue à l'œuvre et à la circulation des émotions.

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La 2ème jeunesse du Triton

En 2010, le Ministère de la Culture et de la Communication salue le projet artistique et culturel du Triton en le labellisant Scène de Musiques Actuelles (SMAC). Alors qu’il s’affirme dans le monde du jazz européen et auprès de ses partenaires institutionnels comme un établissement phare, le Triton entame sa deuxième décennie sous le signe du renouveau.

Dès 2009, le Triton se lance dans un grand chantier dont les deux axes principaux sont l’agrandissement du restaurant et la construction d’une nouvelle salle de spectacle, dédiée avant tout aux résidences d’artistes, à la transmission et la rencontre des publics sur le territoire. Inaugurée en septembre 2013, cette seconde salle, d’une jauge de 140 personnes, permet au Triton d’aller plus loin dans la réalisation de son projet, du fait de son architecture et de ses équipements techniques (vidéo, lumières) lui permettant une ouverture à de nouveaux champs esthétiques (théâtre musical, arts visuels).

Fort de ce nouvel outil et des possibles qu’il ouvre, le Triton entame sa « révolution numérique », avec la refonte de son site Internet et la mise en place d’une Web-TV en janvier 2015. Conçu comme une base de données patrimoniale dédiée aux artistes et aux musiques jouées au Triton, le nouveau site donne à voir et écouter de nombreuses informations sur les artistes « compagnons » qu’il soutient. C’est dans cette même optique que le Triton développe sa première plateforme VOD dédiée aux Jazz et Musiques Improvisées Européennes, fondée sur le double postulat d’une rétribution équilibrée des droits générés au profit des artistes performant sur scène et du refus du « tout-gratuit », en opposition aux géants de la vidéo sur le net. Pendant près de 10 ans, du fait de la qualité et de la pertinence des contenues proposés, cette plateforme VOD s’impose comme une référence dans le champ des musiques actuelles, ouverte à l’exploration d’autres horizons artistiques avec notamment la production de plusieurs émissions en partenariat avec France Télévision (« Le Pont des Artistes » autour de la chanson, « Combo » autour des musiques caribéennes, « Les Conversatoires » autour de la pratique de jeunes musiciens étudiants…) faisant vivre ainsi le principe de l’exception culturelle.

C’est pour poursuivre sur la voie du développement de cette véritable « troisième salle », toujours plus proche des attentes des artistes et des oreilles du public, que le Triton procède en 2023 à la refonte en profondeur de sa plateforme VOD. Totalement modernisée et optimisée, celle-ci propose désormais plus de 400 concerts en replay, toutes les émissions musicales captées au Triton au cours de la dernière décennie ainsi que d’innombrables documentaires, interviews, clips, reportages, collections, contenus éducatifs et EPKs… Dans un monde changeant, les réponses apportées aux questions de l’expérience augmentée du spectateur à travers la mise en place d’une architecture sonore immersive qu’il sera possible de vivre (bientôt !) au Triton ou sur cette nouvelle plateforme permettra de répondre à plusieurs préoccupations majeures en lien avec les nouveaux modes de consommation de biens culturels. Authentique complexe culturel ancré dans son temps, le Triton est plus que jamais le lieu de vie et d’innovation que ses fondateurs avaient imaginé, un endroit sincère, généreux et ouvert dans lequel règnent l’art, l’humanité et le dessein de faire bouger les lignes.