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A propos
Daniel Humair, né le 23 mai 1938 à Genève, est un batteur et compositeur de jazz ainsi qu'un peintre suisse. « Sans nul doute un des meilleurs batteurs du monde, Humair a joué avec tous ceux qui, de Stéphane Grappelli à Eric Dolphy, comptent sur la scène du jazz, - ou presque, puisque lui-même a observé qu'il manque à la liste de ses partenaires Sonny Rollins et Miles Davis. » Bénéficiant de la reconnaissance de tous, il est plus facile de citer les musiciens avec lesquels il n'a pas joué que l'inverse, car à l'exception de Miles Davis ou Sonny Rollins, il a côtoyé la plupart des jazzmen des 50 dernières années : Don Byas, Lucky Thompson, Kenny Dorham, Bud Powell, Oscar Pettiford, Chet Baker, Eric Dolphy. Martial Solal, Pierre Michelot, René Urtreger,Barney Wilen, Michel Hausser, Stéphane Grappelli, Jean-Luc Ponty, Eddy Louiss, les Swingle Singers, la formation de Phil Woods (European Rhythm Machine), Jim Hall, Lee Konitz, Art Farmer, Joe Henderson, Dexter Gordon, Franco Ambrosetti, George Gruntz, Johnny Griffin, Herbie Mann, Anthony Texier et Henri Texier. Il joue également en trio avec Joachim Kuhn et Jean-François Jenny-Clark, de même qu'avec Michel Portal., Richard Galliano, Jerry Bergonzi ou David Liebman. Parallèlement à son itinéraire de musicien, Daniel Humair poursuit sa vocation pour la peinture. Définissant lui-même sa peinture comme de l'« abstraction narrative », il a construit une œuvre cohérente, qui manifeste sa passion pour la peinture et sa connaissance de l'histoire de l'art.
Prismes à l'eau
« J’aime réunir mes amis Lê Quang et Kerecki pour converser librement avec Samuel Blaser autour d’un répertoire varié. Nous abordons notre travail sur un son différent mais pas inhabituel de part le mariage saxophone et trombone. Le terrain de l’improvisation se défriche et on prend ensemble un plaisir certain à éviter une uniformité et une routine de fonctionnement grâce à l’apport d’un nouveau participant adepte d’une certaine ouverture qui est tout à fait bienvenue dans notre jeu de jazz d’écoute et de réponse autour de compositions instantanées ou écrites pour permettre une approche variée, plus diversifiée, plus fluide, d’une non conformité absolue et un rejet de certaines contraintes stylistiques “jazzeuses” quelquefois un peu dépassées et trop routinières.
Le titre de cet album m’est inspiré par la découverte, dans mon enfance, des crayons de couleurs PRISMALO créés par la maison Caran d’Ache située à quelques minutes de notre école, près de Genève, qui invitait régulièrement les enfants à visiter les ateliers de fabrication et nous offrait généreusement des échantillons. Sensibles et variables au contact de l’eau, ces crayons trônent depuis toujours sur mon plan de travail pictural et, d’une certaine manière, ils réagissent toujours aux accidents contrôlés et facilitent une nouvelle ouverture du jeu de l’image.
II en est de mème, musicalement, car la recherche de fluidité et de liberté est maintenant notre but collectif et agit sur nos échanges comme l’eau sur les “crayonnades“. » Daniel Humair